
Cette dernière mise à jour est consécutive à la réalisation par les archives du Palais princier de Monaco, à notre demande, d'une copie numérique des lettres de don des "terres d'Alsace" au cardinal.
Tous nos remerciements aux services du Palais de Monaco.
Le don des "Terres d'Alsace" par Louis XIV au cardinal de Mazarin apparait dans un mémorandum dont une copie est en ligne sur le site des AD90 (archives du Palais princier de Monaco T958).
Les premières lettres patentes datent de juin 1658, enregistrées au Conseil Souverain d'Alsace (CSA) en janvier 1659. Ces lettres font du cardinal de ses héritiers les seigneurs et comtes de Belfort
En décembre 1659, le roi, séjournant à Toulouse suite à la conclusion du traité des Pyrénées (dont il est question ci-dessous sous le terme de "traitté de paix conclu en l'Isle des faisans" ), fit rédiger au profit du cardinal de Mazarin de nouvelles lettres patentes.
Le document en parchemin ci-dessous, conservé aux archives du Palais princier de Monaco, est un expédié de ces lettres.
(MC/APM/T/957 © Archives du Palais princier de Monaco, Loïc REPIQUET).
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Extraits :
Nous avons jugé que nous ne pouvions luy [le Cardinal] rien donner maintenant de plus convenable que quelque partie de ce qui nous peut appartenir En Terres et Revenus dans le pays d'Alsace, tant en consequence de la cession qui nous en a esté faite par L'Empereur, L'Empire et la Maison d'Austriche en Allemagne par le traitté de paix conclu à Munster en Westphalie le vingt quatriesme octobre mil six cens quarentehuict, Que de la cession et renonciation expresse faite par le Roy d'Espagne comme chef et aisné de ladite maison d'Austriche par le traitté de paix conclu en l'Isle des faisans près du pais de Behobie le septiesme novembre dernier.
(...) avons à Notredit Cousin le Cardinal Mazarini, ses hoirs, successeurs et ayans cause donné, cedé, quitté, octroyé, transporté et delaissé, donnons, cedons, quittons, transportons et delaissons par ces presentes signées de notre main le Comté de Pherette et les seigneuries de Belfort, Delle, Tannes, Alkirk et Isenheim, le tout ainsy qu'elles se comportent, estendent et consistent de toutes parts, tant en villes, chasteaux, chastellenies, Baillages, Justices, places et maisons, qu'en tous fruictz, proffits, cens surcens, rentes, revenus, esmolumens, hommes, hommages, vassaux, vasselages et subiectz, bois, forests, estangs, rivieres, fours, moulins, préz, pasturages, fiefz, arrierefiefz, Justices, Jurisdictions, patronages d'Eglise, collations de benefices, provisions de charges et offices, amandes, confiscations, forfaictures, profficts de fiefz, mesmes les droictz qui nous appartiennent sur toutes les mines d'or, d'argent, cuivre, plomb et mercure, forges et fourneaux à fer estants dans toute l'estendue desdits Comté de Pherette Terres et seigneuries de Belfort, Delle, Tannes, Alkirk et Isenheim.
Le 14 janvier 1660, comme mentionné sur le document, la donation fut enregistrée au parlement de Paris.
En 1661, le cardinal rédigea deux testaments (voir notre article Les ducs de Mazarin et leurs sceaux) au profit de sa nièce Hortense Mancini et du duc de La Porte son mari, et décéda le 9 mars.
Après avoir obtenu des lettres de surannation, Paul Jules de La Porte Mazarin, fils des précédent, put faire enregistrer les lettres de 1658 et 1659 en la chambre des comptes le 20 décembre 1707.

Sur l'arbre généalogique simplifié ci-dessous, on a fait figurer (contour violet) les titulaires des titres conférés au cardinal, en se limitant aux personnages principaux, et en différenciant les familles.

Quelques détails sur cet arbre :
- Les familles de Modène, de Conti, etc. descendantes des soeurs ou des cousines d'Hortense Mancini ne sont pas développées.
- Les femmes sont éligibles à la succession des titres du Cardinal. Pour cette raison, les ayant hérités de son grand-père, Louise Jeanne de Durfort de Duras est duchesse de Mazarin, etc. Elle transmet ces titres à sa fille Louise d'Aumont.
- Monaco a connu un problème successoral à la fin du règne de Louis II, sans descendance légitime. Charlotte Louvet est la fille naturelle de Louis II ; elle est reconnue officiellement en 1911, et devient princesse héréditaire en 1919. Elle épouse en 1920 le comte Pierre de Polignac qui prend le nom de Grimaldi. Par contre, la transmission des titres français de la famille Grimaldi (duc de Mazarin, comte de Belfort etc.) a été contestée à cause de l'illégitimité de Charlotte Louvet et de l'invalidité de son adoption pour la transmission des titres, selon l'ancien droit français.
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| Giulio Mazarini | Hortense Mancini | Armand Charles de la Porte de la Meilleraye | Emmanuel de Durfort de Duras | |
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| Louise d'Aumont | Honoré IV Grimaldi | Honoré V Grimaldi | Florestan Grimaldi | |
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| Charles III Grimaldi | Albert I Grimaldi | Louis II Grimaldi | Rainier III Grimaldi |
Dans les années 1740 fut réalisé (auteur inconnu) un arbre généalogique des descendants du couple (AD90 3E 1).

Dans cet arbre, la généalogie des ducs descend jusqu'au couple Louise Jeanne de Durfort x Louis d'Aumont.
On remarquera par ailleurs des unions avec les familles de Mailly, Gigault de Bellefonds, de Bullion, et de Wignerod Duplessis de Richelieu.
Pour cette dernière, ajoutons que Louis Armand de Wignerod / Vignerot du Plessis de Richelieu est l’arrière-petit-neveu du cardinal de Richelieu, par adoption et par le sang, via le frère du cardinal (le grand-père de Louis Armand, Armand Jean, avait été adopté par le cardinal, qui lui avait transmis son titre de duc de Richelieu).











