
- AD90 : Fonds Mazarin - comté Belfort : 3E 35, 3E 55, 3E 56; notariat et tabellionés d'ancien régime : Delle (seigneurie) 2E4 289 ; petits fonds et documents isolés : 1J40 46.
- AM Belfort : Belfort, administration communale : AMB BB 17.
Référence :
- AD90 P32, BSBE n°109 Histoire de sceaux..., par Robert Billerey et avec ses encouragements
Les ducs et duchesses de Mazarin sont les descendants d'Hortense Mancini, duchesse de Mazarin, nièce et héritière du cardinal Jules de Mazarin, décédé en 1661. Comme celui-ci, ils sont entre autres comtes de Belfort et de Ferrette (voir notre article Des Mazarin aux Monaco).
Il s'agissait en particulier du comtés de Ferrette, et des seigneuries de Belfort, Thann, Altkirch, Delle et Issenheim.
L'original de cette donation est détenu aux archives princières de Monaco ; une copie a été fournie aux AD90, cotée T 957.
En février 1661, Armand Charles de La Porte, duc de la Meilleraye, épousa Hortense Mancini. Leur contrat de mariage, en partie cité dans le testament du cardinal, stipulait que le mari devra retenir "le nom seul et les armes seules, pleines et entières, de Mazarini". Cette disposition est renforcée par lettre patente royale du 5 août 1661.
Le 9 mars, le cardinal mourut après avoir, par son testament du 7, fait d'Hortense et son mari (qu'il nomme duc Mazarini) ses héritiers et légataires universels, à la charge de les transmettre, par suite de la substitution qu'il instaurait, à l'aîné de leurs enfants mâles ou, par défaut, à l'aînée de leurs filles, dont le mari serait tenu de prendre le nom et les armes de Mazarin.
Le fils et le petit-fils d'Armand-Charles se conformeront à cette règle. Elle sera ensuite abandonnée, lorsque la transmission se fera par les femmes aux familles de Durfort de Duras, d'Aumont puis Grimaldi.
Voici la généalogie simplifiée des ducs de Mazarin de 1661 à la Révolution : outre les ducs et duchesses, y figurent les personnes ayant exercé une autorité sur les comtés de Belfort et de Ferrette et dont nous avons trouvé les sceaux dans les archives locales.

Les familles de la Porte, de Durfort de Duras, d'Aumont, de Bournonville et, évidemment, de Rohan, sont d'anciennes familles nobles françaises.
- 1. Famille de la Porte de la Meilleraye
- 1-1. Armand Charles de La Porte, duc Mazarini, comte de Ferrette et Belfort, gouverneur d'Alsace (nouveau)
- 1-2. Sceau de la seigneurie de Delle (nouveau)
- 1-3. Françoise de Mailly, duchesse de Mazarin
- 1-4. Guy Jules Paul de la Porte Mazarin (nouveau)
- 2. Famille de Durfort de Duras
- 3. Charles Anne "Honoré IV" Grimaldi
- 4. Sceaux et cachets, aspect technique
- Notes
La famille de La Porte accède au titre de ducs de la Meilleraye et pairs de France en 1663 par Charles, père d'Armand Charles. Elle adopte alors le nom de "de la Porte de la Meilleraye".
À son mariage en février 1661, peu avant le décès du cardinal, avec Hortense Mancini, sa nièce, Armand Charles de La Porte, conformément aux lettres patentes, fait adopte pour sceau celui du cardinal de Mazarin.

"MRE A. DE LA PORTE M[ARQUIS] DE LA MEILLERAIE G[RAND] M[AÎTRE] DE L'AR[TILLERIE] DE FRANCE"

"LE DUC DE MAZARINI GRAND ME. DE L'ART[ILLERIE] DE FRANCE"
Le blason des La Porte était "de gueules, avec un croissant montant, cinq mouchetures d’hermine posées sur le croissant".
Le blason des Mazarin est "d'azur au faisceau de licteur d'or lié d'argent, la hache du même, à la fasce de gueules brochant sur le tout chargée de trois étoiles d'or" (1).
Sur les deux jetons, on identifie les deux canons croisés à la base, symboles de la charge de grand maître de l'artillerie.
Sur le second, le symbole est renforcé par la figuration des canons tonnants (boulets, fumée). Sur les côtés de ce second jeton, apparaissent encore des symboles associés à l'artillerie. Ces ornements sont très semblable à celui qui figure sur certains canons d'apparat, comme celui-ci.
En périphérie et en haut, c'est la dignité de duc et pair qui est symbolisée (cf. 1-2).
À la note 12, on trouvera une figuration numérique des blasons des familles de cet article, et à la note 13, celle des ornements périphériques.
Le fils et le petit-fils d'Armand-Charles se conformeront à cette règle sur le nom et les armes de Mazarin. Elle sera ensuite abandonnée, lorsque la transmission se fera par les femmes aux familles de Durfort de Duras, d'Aumont puis Grimaldi.
Le document le plus ancien portant les armes d'un comte Mazarin de Belfort est certainement cette ordonnance datant de décembre 1662 (AMB BB 17/2).
En 1661, Armand Charles de La Porte reçoit du roi d'une part la charge de gouverneur et lieutenant général de la haute et basse Alsace et, d'autre part, concomitamment à son mariage avec Hortense Mancini, le titre de duc de Mazarin (il écrit encore "duc Mazariny" et les fiefs alsaciens dévolus en 1659 au cardinal.
En 1662, c'est surtout en sa qualité de gouverneur d'Alsace qu'il édite cette ordonnance requérant aux sujets possesseurs d'une arme à feu qu'ils s'exercent à tirer au blanc [...] suivant et conformément à ce qui s'observoit antiennement pendant que ledit comté estoit soubs la domination de la Maison d'Autriche.
Il signe de sa main ce document (le duc Mazariny) :

et y fait apposer son sceau :

Ce sceau diffère peu des armes figurant sur le jeton, postérieur, de 1668 ; on remarque que le manteau ducal (3-1) est à l'intérieur des attributs militaires, et que les canons est un peu occupent plus de place ; au total, les ornements militaires sont d'avantage mis en avant que les symboles nobiliaires.
Le second sceau de la maison ducale, chronologiquement, identifié dans les collections belfortaines n'est pas un sceau individuel, mais celui de la seigneurie de Delle, en 1670.
Le seigneur de Delle est alors Armand Charles, dont nous vu le jeton et le sceau personnel ci-dessus.
Dans la série AD90 1J on trouve un certain nombre de ventes entre particuliers passés devant le tabellion de Delle, qui appose le sceau de la seigneurie sur des cachets secs (cf. 4.). La pièce 1J40 46 est la vente d'un champ passée par Bourquin Perrenelz au profit de Claude Riche, tous deux de Saint-Dizier-l'Evêque, devant Claude Flostat, notaire, juré et tabellion de la ville et seigneurie de Delle.

Le cachet figure les armes du duc Armand Charles ; comme ci-dessus, on distingue les ornements de duc et pair (3-1), et, à la base, les canons croisés.
Ceux ci sont figurés tirant 3 boulets, et les flasques surmontés d'un tas de 11 projectiles.
On retrouvera au 3 un exemple plus tardif de sceau de la seigneurie de Delle.
Le duc Paul Jules de La Porte Mazarin, fils du précédent (voir l'arbre), après le décès de sa première épouse, s'était remarié en 1731 avec Françoise de Mailly. Il survécu peu de temps après cette seconde union.
La famille de Mailly est une maison noble très ancienne et toujours existante. Originaire de Picardie, elle n'accèdera à la dignité ducale qu'à la fin du XVIIIe siècle.
Dans le AD90 3E 56, un petit courrier adressé en 1736 par la duchesse à Paul Jules Cathieny, officier seigneurial et secrétaire de feu son mari porte son sceau.
M. Cathieny lui avait présenté ses vœux, avec un petit présent ("un petit sac à nœuds") ; elle lui répond cordialement.
Son sceau est apposé ; il figure les écus des Mazarin et des Mailly :

Celui des Mailly est "d'or à trois maillets de sinople" (9).
Dans les deux cas, le ou les écus sont entourés par le manteau de pairie, "de couleur blanche, semé de mouchetures d’hermine noires, doublé et bordé d’azur (bleu), rehaussé de franges et glands dorés".
Ils sont surmontés de la couronne ducale "à huit fleurons (cinq visibles ici) dorés, en forme de feuilles de persil stylisées".
Guy Jules Paul est le dernier descendant masculin de la Maison de la Porte Mazarin, et le dernier à avoir respecté l'obligation de n'utiliser que les armoiries du cardinal.
La cote AD90 3E 211 renferme précisément un document daté du 18 janvier 1738, 12 jours avant le décès du duc, qu'il signe en y faisant apposer son cachet.

Cette pièce est une commission au sr. Noblat, bailli de Belfort (François Noblat), de vérifier, par enquête et perquisition secrètes, les chefs d'accusation contenus dans un mémoire attaché. Est également commis le sr. Reiset, agent du duc (Humbert Nicolas Reiset, conseiller du roi et entre autres inspecteur des forêts et receveur général de la Maison de Mazarin). Cette enquête porte sur des malversations commises par les sieurs Cathieny (Paul Jules Cathieny, également inspecteur des forêts pour le duc de Mazarin), Dumont, et plusieurs gardes qui sont sous leurs ordres. Ces deux personnages étaient également des agents seigneuriaux, ce qui explique la nécessité que les vérifications soient pratiquées sous le sceau du secret.
Ce document est-il le dernier à présenter les armes des Mazarin de manière exclusive dans un sceau ?
Curieusement non : un courrier (AD90 3E 797) adressé par le même Reiset au même Cathieny en 1744 est cacheté du même sceau, alors que Cathieny est qualifié d'inspecteur des forêts de Mademoiselle de Duras.
Est-ce par fidélité aux règles anciennes ou par négligence que Reiset a utilisé ce sceau qui ne reflétait plus les usages en vigueur ?
Nous verrons dans un article prochain que les pratiques en matière de cachets des officiers subalternes ne sont pas toujours d'une grande régularité.
Les Durfort sont une très ancienne famille noble de Guyenne ; les Durfort de Duras en sont une branche. Le premier duc de Duras est en 1689 Jacques Henry, grand-père de Jean-Baptiste. Ces deux dernières familles ont noué de nombreuses alliances.
Orpheline à la naissance (sa mère est morte en couche à l'âge de 16 ans), Louise (voir l'arbre) se voit nommé un tuteur en la personne de François Charles Polalier de Beauregard, bourgeois de Paris, alors que son père et ses deux grands-pères sont tuteurs honoraires (10). Il apparaîtra ci-dessous qu'une des grands-mères au moins fut également tutrice honoraire.
L'une des pièces de la cote 3E 35 est le diplôme de nomination à la charge de maire seigneurial des villages de Roppentzwiller et Steinsoultz d'un nommé Nicolas Hencky, le 22 septembre 1738.
Ce document est rédigé sur un formulaire à l'entête du grand-père paternel et de la grand-mère maternelle, tuteur et tutrice honoraires de la jeune duchesse.
Les deux signent avec Beauregard, tuteur onéraire, et font apposer leurs sceaux en cire. Jeanne a 5 ans.
La grand-mère signe "L de Rohan duchesse Mazarin".
La famille de Rohan est une des plus anciennes (Xe siècle, encore subsistante) de la noblesse française, originaire de Bretagne. Le premier duc de Rohan est Henry II (1604). Louise Françoise de Rohan-Soubise est sa descendante à la 5e génération.
Voici le sceau de la duchesse (23 x 28 mm) :
Il figure, surmonté également de la couronne ducale, les écus des Maisons de Mazarin et de Rohan (celui de l'époux est toujours le premier, à gauche).
Le second (Rohan) est extrêmement complexe. Il se décrit ainsi :
"Coupé d'un trait, parti de trois autres, formant huit quartiers :
1 : D'azur semé de fleurs de lys d'or à la bande componée d'argent et de gueules (Évreux).
2 : De gueules aux chaînes d'or posées en orle, en croix et en sautoir, chargées en cœur d'une émeraude au naturel (Navarre).
3 : D'or aux trois pals de gueules (Foix).
4 : D'or au lion de gueules, au double trescheur fleuronné et contre-fleuronné du même (Écosse).
5 : D'hermine (Bretagne).
6 : D'argent à une couleuvre ondoyante en pal d'azur, couronnée d'or, engloutissant un enfant de carnation, posé en fasce, les bras étendus (Visconti de Milan).
7 : D'argent à la fasce de gueules et à la bordure d'azur (San Severino).
8 : D'or à la bande de gueules chargée de trois alérions d'argent (Lorraine).
Sur le tout, parti :
En 1 : de gueules à neuf macles d'or, posées 3, 3, 3 (Rohan).
En 2 : d'hermine (Bretagne)."
(voir ici une figuration de cet écu)
Ce blason complexe reflète les alliances prestigieuses de la Maison de Rohan-Soubise avec des familles royales et princières européennes. Il porte également les ornements des ducs et pairs.
Le duc signe simplement "Duras".
Son sceau figure, surmonté de la couronne ducale, l'écu des Durfort de Duras (sceau : 28 x 31 mm) :
Le blason de la famille est "écartelé: aux 1 et 4, d'argent, à la bande d'azur (de Durfort) ; aux 2 et 3, de gueules, au lion d'argent (Lomagne)". Il est entouré du collier de l'ordre de Saint-Michel, et de l'ordre du Saint-Esprit, auquel est suspendue la croix de cet ordre.
On retrouve le même sceau sur une pièce de la cote 3E 56, qui est un courrier personnel de décembre 1738, adressé par Beauregard à Cathieny, sans rapport avec notre région.

Le 15 avril 1744, un courrier (AD90 3E 55) signé du tuteur onéraire Beauregard et adressé à Belfort à "M. Gérard, avocat fiscal du comté de Belfort" (3), concernant des travaux et une vente, porte un sceau assez particulier en forme de losange, composé des armes des Durfort de Duras et des Mazarin : "écartelé : aux 1 et 3, de Durfort ; aux 2 et 4, de Mazarin" :

Ici encore, la prévalence de la branche paternelle apparaît par la position du blason des Durfort de Duras aux quartiers 1 et 3.
Une autre pièce du 3E 35 de même nature que celle du 2-1 (nomination de Jean Viollant à l'office de maire de la Mairie de Traubach), le 24 avril 1741, fait apparaître cette fois le père de Jeanne comme tuteur honoraire. Elle a 8 ans.
Emmanuel Félicité (voir l'arbre) signe de manière impersonnelle "le duc de Duras".
L'écu est le même que celui de son père Jean (2-1-1), sans les colliers des ordres royaux (sceau : 30 x 34 mm) :

En janvier 1747, Jeanne a 11 ans, et cette fois c'est sa grand-mère paternelle, Angélique Victoire, princesse de Bournonville, qui apparaît par délégation de son fils Emmanuel Félicité, tuteur honoraire, dans un brevet de nomination du maire seigneurial de la paroisse de Réchésy, Jacques Gaillat (toujours AD90 3E 35).
La famille de Bournonville est également une très ancienne famille noble française (XIe siècle), originaire de Picardie. Le premier duc de Bournonville est Alexandre Ier en 1600, arrière grand-père de Marie Angélique Victoire. Ils sont également princes des Pays-Bas espagnols depuis 1658 (titre non reconnu par la France).
Angélique Victoire signe "la maréchale duchesse de Duras" (son mari Jean-Baptiste de Duras est maréchal de France).
Son sceau (30 x 35 mm) présente classiquement deux écus : celui des Durfort de Duras, et celui des Bournonville :

Le blason des Bournonville (à droite) est "de sable à un lion d'argent à la queue fourchée et passée en sautoir, couronné et armé". La couleur "sable" (noir) est figurée par le "code graphique" héraldique du quadrillage.
Les écus sont évidemment entourés du manteau de pairie et surmontés de la couronne ducale.
À l'arrière-plan, on distingue en plus les bâtons de maréchal de France, "deux bâtons bleus croisés, semés de fleurs de lys d’or, et liés par des rubans dorés".
La duchesse (voir l'arbre) épouse en 1747 le duc d'Aumont. La famille d'Aumont est une famille noble d'origine picarde ; le premier duc d'Aumont, en 1665, est Antoine, aïeul de Louis Guy à la 5e génération.
Après son mariage, les actes produits par sa chancellerie le seront au nom de la duchesse. Voici l'un d'eux, où le sceau est bien conservé (21 x 23 mm) ; il s'agit de la nomination de François Villemey comme maire seigneurial d'Offemont en 1766 (3E 35).

Sur l'écu des d'Aumont, à gauche, les oisillons ne sont pas des canetons, mais des merlettes ; le blason est "argent au chevron de gueules accompagné de sept merlettes du même, quatre en chef, trois en pointe mal ordonnées". Avec évidemment les ornements ducaux.
À droite figure l'écu des Durfort de Duras. Nous observons qu'à partir de cette génération, l'obligation de porter les armes de Mazarin, imposée par les lettres patentes, n'a plus été appliquée.
Nous avons mis en ligne deux autres actes du même type, nomination du maire seigneurial de Meroux (1765) et d'un commis greffier à Altkirch (1769).
En 1777, Louise d'Aumont, enfant unique de Louise Jeanne de Duras et Louis Guy d'Aumont (voir l'arbre), épouse Charles Anne "Honoré IV" Grimaldi, qui deviendra à la mort de son père (Honoré III) duc de Valentinois et prince souverain de Monaco.
En 1781, au décès de sa mère, Louise héritera de ses titres. Cependant, en 1784, c'est bien le sceau des Grimaldi qui tient lieu seul de "sceau de la seigneurie de Delle", par exemple dans le testament mystique de Marie Jeanne Corbat, épouse de Pierre Joseph Courvoisier, chevalier de l'ordre de Saint-Louis, demeurant à Delle (AD90 2E4 289) :

Le blason des Grimaldi est "fuselé d'argent et de gueules".
L'écu est soutenu de "deux moines en robe de bure brune, tenant chacun une épée levée", entouré d'un manteau de pourpre doublé d’hermine, et surmonté d'une couronne (ici, Charles Anne n'ayant pas hérité du titre princier, il peut s'agir de la couronne ducale).
Contrairement aux usages antérieurs, alors même que c'est son épouse qui a hérité des titres des ducs de Mazarin, c'est le seul blason du duc Grimaldi qui figure sur le sceau de la seigneurie de Delle (14).
Pour un acte du même type, en 1777, c'étaient les armes des d'Aumont - de Duras, identiques à celles du chapitre 2-5, qui valaient pour la même seigneurie.
Les sceaux présentés ci-dessus sont tous en cire rouge.
Ils étaient réalisés en faisant fondre un bâtonnet de cire sur un papier ou un parchemin, et en lui apposant un cachet métallique gravé du motif en négatif.
Ils servaient à authentifier un document, et éventuellement à garantir son scellement, comme pour les courriers ou les testaments mystiques.
Dans les archives locales, on trouve également des sceaux, appelés cachets secs, ou cachets à froid, comme celui de la seigneurie de Delle en 1670 (1-2).
Ceux-ci était obtenus en utilisant une pâte malléable (souvent à base de cire, d’amidon ou similaire) placée entre deux feuilles de papier ou entre le support et une bande de papier. Ensuite, on pressait un sceau métallique gravé (souvent en laiton ou en bronze), puis on laissait sécher la pâte.
La méthode pouvait servir à protéger le sceau, dans le cas de la cire, ou était utilisée par économie, l'amidon étant meilleur marché que la cire.
La conservation de ces sceaux n'est malheureusement pas toujours bonne, car le papier s'est collé à la pâte, et le tout présente un aspect souvent dégradé, comme ici (AD90 3E 1032) :

Nous tenterons cependant, dans un article ultérieur, de tirer parti des exemples les plus intéressants de ces artefacts.
La première apparition des armoiries du cardinal date de 1646 dans une thèse de philosophie de Guillaume de Longueil, dédiée au cardinal Mazarin, alors au sommet de son influence en tant que premier ministre de France, gravée par Claude Mellan ; mais il est possible que leur origine remonte quelques années plus tôt (il est élevé au titre de cardinal en 1641).
Les couleurs (azur, gueules, or) et les étoiles figurant dans ces armes évoquent différentes vertus dont se targue son éminence : loyauté, noblesse spirituelle, grandeur, richesse, générosité, pureté ...
Plus particulièrement, le faisceau de licteur est un symbole directement emprunté à la Rome antique, où il représentait l’autorité des magistrats, notamment des consuls et des empereurs. Ce choix reflète l’ambition de Mazarin de se rattacher aux grandes figures de l’Antiquité, soulignant son rôle de ministre et de conseiller du roi de France, avec une autorité quasi consulaire. Ce motif est particulièrement significatif pour un homme d’État comme Mazarin, qui cherchait à projeter une image de puissance et de stabilité.



d'après Jimmy44, CC BY 3.0, via Wikimedia Commons
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Le blason de droite est formé des armes des d'Aumont, des Mazarin et des Villequier (Louis Marie d'Aumont était marquis de Villequier et de Piennes).
Crédit : Heralder, elements by Sodacan This vector image includes elements that have been taken or adapted from this file: Great coat of arms of the house of Grimaldi.svg (by SanglierT). This vector image includes elements that have been taken or adapted from this file: Blason ville fr Aubignan (Vaucluse) 2.svg (by Sr4747)., CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons






