Présentation de la montre d'armes de 1604
Par R. Billerey
4B 201
Les Archives départementales du Territoire de Belfort conservent, sous la cote 4B 201, le rôle d'une "montre d'armes" qui recense un bon nombre d'habitants de Belfort et des environs. Ce document est particulièrement précieux, en raison de sa date (il fournit un état des troupes locales en 1604, peu avant la Guerre de Trente ans), et aussi de son étendue et de sa précision : il couvre en effet les seigneuries de Belfort, de l'Assise, du Rosemont et d'Angeot, soit environ le tiers nord-ouest du département actuel, et compte 1373 hommes avec leur âge, leur profession, leur armement et, ce qui est bien plus rare dans de telles listes, des renseignements sur leur filiation ou leur carrière militaire.

Ce document semble pourtant trop souvent ignoré dans les études ou les expositions consacrées à Belfort (1). Il nous a donc paru souhaitable de le présenter ici, avec sa transcription, pour le mettre à la disposition des historiens et des généalogistes.

Je remercie très vivement le personnel des Archives départementales et municipales, MM. Georges Bischoff, Bernhard Metz, Louis Muller et Michel Rilliot, pour les encouragements et les précieux renseignements qu'ils m'ont apportés; et je dédie cette étude à la mémoire de mon ancien professeur, M. Georges Schouler, historien et fidèle adhérent de la Société belfortaine d'émulation.

La transcription complète de ce document fait l'objet de l'article Montre d'arme de 1604

R. Billerey

Articles suivants :
Les métiers de la montre d'armes de 1604.
Index des lieux et des noms dans la montre d'armes de 1604.


Les "montres d'armes"

Les Archives belfortaines conservent d'ailleurs les comptes rendus d'autres montres d'armes de la même époque : un Muster Register über die Burgerschafft der Statt Beffortt gemustert, sous le contrôle du grand bailli et du maître bourgeois, le 24 mai 1589 (AMB II 3/3); et une Musterung der Burgerschafft in der Statt Beffort en date du 12 juin 1605, widerumb gemustert (de nouveau passée en revue) le 9 décembre 1605 (AMB II 3/4). Ces textes sont sur papier à filigranes bâlois (papetiers Düring et Thurneysen); le premier document a été annoté et corrigé en français le 12 avril 1610; il comprend une liste nominative des onze escouades chargées de garder les tours de la ville. C'est d'une précision exceptionnelle.
Un article de Jean-Jacques Dietrich (Dietrich SBE 1874, p.69-70) cite brièvement ces deux textes, mais en mélangeant leurs données : il attribue à la revue de 1605 la liste des escouades de 1589, modifiée en 1610.

Nous avons donc les traces de cinq revues d'armes : une en 1589, une en 1604, deux en 1605, une en 1610. Seule celle de 1604 concerne plusieurs seigneuries, les autres ne touchent que Belfort. Une étude comparative approfondie serait très intéressante, mais nous entraînerait trop loin ici, et nous nous limiterons à la deuxième.

La situation politique en 1604


Pour mieux mesurer l'importance de cet événement, il convient de se reporter d'abord au contexte de l'époque. Belfort est alors une possession autrichienne administrée par la Régence d'Ensisheim – d'où l'usage de l'allemand dans les documents officiels. Mais c'est une position avancée, dans une région où se heurtent les ambitions politiques. Ainsi Mulhouse est une ville d'Empire qui a pris ses distances avec les Habsbourg et fait alliance avec Bâle (1506) et les Confédérés suisses, eux-mêmes alliés au Roi de France. Mais elle est l'objet des "appétits annexionnistes des autorités impériales" (Oberlé 1985, p.88) ; n'a-t-elle pas eu, en plus, l'audace d'offrir un refuge aux révoltés de la Guerre des Paysans (1525)? Le conflit politique se double d'arrière-pensées religieuses : en 1601, les Cantons catholiques se mettent à soutenir les prétentions des Habsbourg. Enhardie, la Régence d'Ensisheim, qui n'a cessé de réclamer la soumission de Mulhouse, envoie aux Confédérés une lettre menaçante, en laissant clairement entendre que le soutien des Cantons évangéliques (protestants) à Mulhouse risque fort de conduire à une guerre (janvier 1602). La tension monte pendant un an. Les Cantons évangéliques s'adressent alors à Henri IV, leur allié, pour plaider en faveur de Mulhouse et solliciter de lui une "intervention énergique" auprès de l'Empereur. Cette lettre est du 15 mai 1604. Diable ! Le conflit local va-t-il mener à une guerre franco-autrichienne ?
Est-ce pour préparer cet affrontement éventuel, ou pour intimider un peu les voisins mulhousiens, que l'on se met, un mois plus tard, à fourbir les armes du côté de Belfort, sur le chemin qui joint le royaume de France à Mulhouse ? ou n'est-ce qu'une coïncidence, dans le cadre de la Landsrettung, le "plan de défense" de la Haute-Alsace mis au point par les Autrichiens depuis 1553 ?
Le diplomate envoyé par le Roi réussit à faire reculer la Régence, qui cède non sans aigreur (et envisagera encore, en 1629, un coup de force contre Mulhouse et Bâle).

1. La montre d'armes du 18 juin 1604 : le document AD90 4B 201


Il s'agit d'un cahier manuscrit sur papier, au filigrane (une crosse de Bâle dans un écu couronné surmontant une tour) de Hans-Ulrich Thurneysen (Durnissen), papetier à Bâle de 1578 à 1610 (Tschudin SBE 1958, n° 232 et p.226) : la crise politique n'empêchait pas le commerce…
Il est au format de 192 mm de largeur et environ 295 mm de hauteur; il compte 46 feuillets écrits des deux côtés, soit 92 pages; trois pages seulement ont été laissées en blanc, pour séparer des catégories. Il n'y a pas de pagination : elle a été ajoutée ici, pour plus de commodité.
S'y ajoute un feuillet intercalaire, écrit d'une main différente et plus petit (140 x 207 mm), qui lui est antérieur de quelques jours et représente le tableau de mobilisation, avec les effectifs prévus.
Le document est en allemand, et d'une écriture régulière.

En tête viennent le titre :
Musterung der Bürger und Underthanen des Ambts Beffort bestehen den 18en Junÿ anno D. 1604
Revue des bourgeois et manants du comté de Belfort établie le 18 juin de l'an 1604

et le nom du destinataire :
Herr Obrist Melchior von Reinach Muster commissario
A Monsieur le Colonel Melchior von Reinach, commissaire chargé de cette revue

Pierre Pégeot a fort bien expliqué, dans un article du Bulletin de la Société d'émulation de Montbéliard (Pégeot 1990, p.307-335), le fonctionnement d'une "Montre d'armes", dont il existe toute une série pour Montbéliard aux Archives nationales (voir ici ; la cote AN K 1981 a été numérisée et indexée par LISA). Les rôles montbéliardais concernent des hommes de 20 à 60 ans ; ici les âges vont de 16 à 91 ans, mais il ne s'agit pas pour autant d'un recensement exhaustif de la population masculine. Certaines catégories professionnelles sont absentes : ainsi les ecclésiastiques; et à Giromagny ou Lepuix, aucun mineur n'est inscrit.

Une Musterung est une revue des hommes et de leurs armes, qu'ils sont tenus de présenter en bon état. Tous ne sont pas convoqués : en général, la revue concerne environ un tiers de l'effectif, susceptible d'être immédiatement mobilisable. Elle est préparée à l'avance : le secrétaire chargé de tenir le registre de celle-ci utilise en effet des listes préétablies, qui indiquent le prénom, le nom, l'âge, et jusqu'aux antécédents militaires des hommes convoqués. Ces listes font alors l'objet de trois types de modifications :
  • Des annotations sont portées dans la marge de gauche : un grand trait, souvent oblique, ou une petite croix, et diverses indications : motif d'exemption, nature ou insuffisance de l'armement …
  • Dans le texte même, des noms sont biffés, souvent parce qu'ils sont répétés (cf.p.90) ; ou ajoutés, pour mettre la liste à jour : le total inscrit en bas de page n'est donc plus toujours exact.
  • Enfin après chaque nom, on a ajouté la profession. Cette adjonction est particulièrement repérable à certaines pages (29, 37, 58, 75) : l'encre en est plus noire, l'écriture plus hâtive, quoique de la même main. Elle manque, la plupart du temps, lorsque le nom a été biffé, ce qui est logique.
Les annotations marginales permettent de comprendre le fonctionnement de la Montre, mais ne sont pas toujours aisées à interpréter : nous saisissons bien le sens de Pferdt (un cheval), jetzt nit daheimb (actuellement absent), nit gerüsst (non équipé), et souvent ein Rüstung befohlen (exigé un équipement); les 449 traits obliques (+ 12 pour des noms rayés) désignent les hommes qui ont été convoqués et passés en revue ; mais la petite croix (21 + 1) est plus énigmatique : on en voit çà et là, et 12 d'un coup à Belfort (p.69) ; il ne s'agit pas de morts, plutôt des volontaires en surnombre ?

Pferdt jetzt nit daheimb nit gerüsst
ein Rüstung befohlen traits obliques petites croix

2. Les contingents


La revue de 1604 a été effectuée en classant les hommes d'après la nature de leur équipement et, à l'intérieur de chaque catégorie, d'après leur seigneurie, puis leur mairie d'origine. Une même localité revient donc cinq fois, car la liste générale les répartit en cinq catégories. Le registre subdivise en deux la première, celle des Doppelsöldner, suivant que ces double-solde portent une cuirasse (?) complète et un espadon (p.1) ou une cuirasse et une longue pique (p.2 sq). En fait, cette catégorie a donné lieu à un reclassement, prévu sur le feuillet intercalaire et marqué par des numéros en marge, de 1 à 18, qui rattache certains hommes à la première catégorie.

Il reste donc une répartition plus claire, des troupes d'élite aux simples piquiers, qui correspond à leur équipement le plus caractéristique :
  • Schlachtschwerdter, avec cuirasse et espadon
  • Doppelsöldner, avec cuirasse et pique
  • Muscatierer ou Musquetschützen, armés d'un mousquet
  • Hackhenschützen ou Haggenschützen, arquebusiers portant un casque
  • Blose Knechten, simples fantassins armés de longues piques ou de hallebardes.


Certains soldats disposent d'un cheval.
Nous étudierons plus en détail, dans l'article Les métiers de la montre d'armes de 1604, l'armement et le rôle de ces hommes.

Les données fournies peuvent être récapitulées par le tableau suivant (tableau 1) :

catégorie pages total
inscrit
total
réel
ajouter
biffés
convoqués
en marge armement
insuff.
autres notes Schlacht
schwerdt
antécéc.
militaires
Doppels. (1) 1 5 5 4 5
Doppels. (2) 2 - 21 243 240 13 103 + 5 3 3 10 + 1 13 9
Muscat. 22 - 33 172 174 6 73 1 2 1 11
Hackhen. 35 - 67 600 597 23 205 + 5 5 + 1 11 5 + 1 20 + 1
Blose Knechten 69 - 91 327 * 357 35 63 + 2 13 20 3 7
Total 1347 1373 77 449 + 12 21 + 1 36 19 + 2 18 47 + 1
* Le total n'a pas été indiqué aux p. 75 et 90.

Chaque catégorie militaire est à son tour subdivisée suivant l'origine des hommes, dans un ordre immuable. L'extension géographique de cette Montre correspond donc approximativement au tiers nord-ouest de notre département actuel : à l'époque, quatre seigneuries (Herrschafft) appartenant au comté (Ambt) de Belfort, c'est-à-dire :
  • Belfort
  • l'Assise (autour de Danjoutin)
  • le Rosemont
  • Angeot
Chacune compte de deux à huit mairies (Meÿerthumb); il arrive que d'autres villages soient cités, lorsque des hommes dépendent de ces mairies (cf. document 1 et index des noms de lieux). L'effectif des contingents, très variable, apparaît dans ce tableau, où les noms biffés n'ont pas été comptabilisés :

1 = Schlachtschwerdter ; 2 = Doppelsöldner ; 3 = Muscatierer ; 4 = Hackhenschützen ; 5 = Blose Knechten.
Colonne a = inscrits ; colonne b = réels, passés en revue et notés par un trait marginal (tableau 2)
seigneurie mairie 1 2 3 4 5 Total
a b a b a b a b a b a b
Belfort Belfort 5 4 38 11 40 14 93 31 19 5 195 65
Pérouse 6 3 6 2 30 13 13 2 55 20
Bethonvilliers 4 2 12 4 8 2 24 8
Châtenois 14 6 11 5 36 11 23 4 84 26
Bavilliers 8 5 4 2 21 7 15 3 48 17
Assise Assise / Eau 2 2 15 7 15 7 45 19 43 7 120 42
Chèvremont 15 7 11 5 33 14 34 5 93 31
Rosemont Rougegoutte 10 4 4 1 8 1 12 3 34 9
Lepuix 19 9 13 7 38 10 16 2 86 28
Chaux, etc 3 3 23 7 18 6 66 23 28 6 138 45
Evette 3 1 12 6 8 4 24 7 19 3 66 21
Giromagny 1 1 12 3 4 2 28 11 16 2 61 19
Etueffont 1 4 3 6 3 33 12 23 3 67 21
Argiésans 9 5 9 3 22 7 25 4 65 19
Vézelois 22 10 6 2 32 14 23 3 83 29
Angeot Angeot 3 2 9 2 14 8 55 16 28 6 109 34
Novillard 7 4 5 2 21 6 12 3 45 15
Total 18 13 227 94 174 73 597 206 357 63 1373 449
% des inscrits 72 41,4 42 34,5 17,6 32,7

3. L'âge des hommes


En apparence, l'âge des combattants est scrupuleusement noté (1370 fois), des plus jeunes (16 ans, p.64 et 65) aux plus âgés (6 ont 81 ans ; Frantz Walla atteint même 91 ans, p.69).
Mais la courbe des âges (tableau 3, ci-dessous) rend évidente une particularité : si jusqu'à 30 ans elle semble assez précise, parce que les gens connaissent bien leur âge, au-delà elle fait apparaître d'étonnantes "pointes" suivant la formule 10 n + 1 (où n représente le nombre des dizaines ; soit 31, 41, 51, … ans), et d'une manière un peu moins marquée pour 10 n + 6 (36, 46, …). Comment expliquer autrement que l'on trouve 9 hommes âgés de 40 ans, 157 de 41 ans, 1 seul de 42 ans ? ou de même 6 de 50 ans, 130 de 51 ans, 2 de 52 ans ? (diagramme 3).

De fait, après 30 ans environ, seuls quelques-uns déclarent leur âge exact. Pour les autres, si l'un d'eux, par exemple, dépasse la cinquantaine, le secrétaire inscrit "51" ou, s'il peut être un peu plus précis, "51" pour un âge compris entre 50 et 55, "56" pour 55 à 60 ans. Certaines pages en sont remplies! (51, 61, 65, 71, 74, 83).

Dans ces conditions, nous ne pouvons pas calculer un âge moyen, mais raisonner par tranches d'âge: les jeunes de moins de 20 ans sont rares (8 sur 1370) ; près des 3/4 des hommes ont de 20 à 49 ans (990, soit 72 %), ou encore 1180 (soit 86,1 %) de 20 à 59 ans ; 13,3 % dépassent 60 ans, 7 ayant plus de 80.

Mais les catégories militaires révèlent quelques disparités : celles qui requièrent le plus de force (les Schlachtwerdter ou les Muscatierer) comptent 90 % d'hommes âgés de 20 à 49 ans ; les double-solde et les simples Knechten sont plus hétérogènes, avec 40 % de plus de 50 ans. Les arquebusiers ont une situation intermédiaire (80 / 19 %) et souvent une plus longue expérience militaire.

Diagramme 3 : en abscisse, l'âge indiqué, en ordonnée, les effectifs

Tableau 4 : répartition par âge
  < 20 20 à 29 30 à 39 40 à 49 50 à 59 60 à 69 70 à 79 > 80 Total
Schlacht.   3 5 8 1   1   18
Doppels. 2 24 42 55 48 44 8 3 226
Muscat.   52 74 31 16 1     174
Hackhen. 6 203 168 106 68 39 4 1 595
Knechten   62 83 74 57 66 12 3 357
Total 8 344 372 274 190 150 25 7 1370


4. Linguistique et onomastique


Le rédacteur du registre – secrétaire ou tabellion de la Régence – utilise l'allemand, parce qu'il écrit pour celle-ci. Mais nous savons que dans la région la langue vernaculaire était le "roman", puisque la Régence avait besoin d'interprètes pour le "transcripter" (Bischoff SBE 1982, p.161), ou un mélange des deux langues, dont le patois local garde encore des traces aujourd'hui. Des intonations caractéristiques sont perceptibles dans l'alternance Bourquenot/Bourquenat, Pecquigney/Pecquigna ; ou dans le nom du village de Chaux : Tscha. (2)

Certains noms ou prénoms sont indéniablement germaniques : Geörg, Schuldtheiss, Burkhardt, Humprecht, Ulrich; d'autres, bien plus nombreux, sont français : Boullengier, Desdames, Lardier, Martelot, Ambroise, Mainboeuf, Perrin ; d'autres sont intermédiaires : La Buebe, La Tchuce (qui deviendra Lachiche). Mais lorsque le rédacteur écrit Bÿsantzer, emploie-t-il le vrai nom, ou a-t-il germanisé le nom français Besançon, ou s'agit-il d'une forme double ? Car s'il écrit toujours Ufenwasser et non Surleau, il lui arrive aussi d'alterner De la Cambe et Von der Cambe, Hannβ et Jehan, Niclauβet Nicolas, Toussaint et Allheilig. L'orthographe Gerdat peut donner ainsi Guerdat, avec la prononciation allemande, ou Jerdat, prononcée à la française.

Il est alors assez facile de percevoir, derrière les formes germanisées, les termes français correspondants : Schassignet / Chassignet, Kurtz / Courtot, Heinrich / Henri, Wilhelm / Guillaume; et Jacob / Jacques ? Dans le doute cependant, et pour éviter d'imposer au texte une interprétation abusive, nous avons transcrit les noms et les prénoms en conservant exactement la forme qu'ils revêtent dans le document. Quelques précisions sont données au début de l'Index.

Cent trente prénoms différents sont répertoriés, soit 1508 références : ce nombre est supérieur à celui des hommes inscrits, car des filiations sont aussi indiquées.
Beaucoup n'apparaissent que rarement, voire une seule fois (Christian, Daniel, Germain, Moritz, Thewenin …). Quatre prénoms au contraire représentent à eux seuls 724 occurrences, soit 48 % du total:
  • Hannβ 259 (+ 67 en prénom composé) : 21,6 %; un homme sur cinq est prénommé Hannβ !
  • Claudi 155 (10,3 %),
  • Niclauβ 137 (9,1 %),
  • Peter 106 (7 %).
Loin derrière, 19 autres seulement atteignent ou dépassent 10 occurrences : Jacob 62, Heinrich 60, Wilhelm 58, Perrin 57, Anthony 54, Dieboldt 33, Frantz 28, Georg 24, Adam et Christoff 19, Reichardt 16, Symon 15, Clauderey et Egmundt 14, Bastien et Thomas 13, Hugel / Hugelin 12, Erhardt 11, et Michel 10. Le choix est donc assez limité, d'où la nécessité, parfois, de préciser "le jeune" ou "le vieux" (l'aîné).

NOTES

1 C. Grudler y fait cependant référence (Grudler SBE 1997, p.61 et 269) en reprenant les effectifs théoriques notés sur les feuillets, non les chiffres réels, légèrement différents; mais ses conclusions sont bien celles auxquelles nous parviendrons.
L. Breton en signale deux autres, en 1474 et 1498 (Breton SBE 2007, p.148).
Il existe aussi un Rôle de revue des hommes de la ville et seigneurie de Delle, du 21 novembre 1621 (ADHR 1 C 2341), et pour Froideval, Grandvillars, et le bailliage de Delle, des relevés de 1616 (Eckes, CDHF).
2 Sur la coexistence de ces deux langues, à la fois dans leur voisinage et à l'intérieur de la société, et sur les nombreux cas d'"hybridation" auxquels conduit cette situation, voir en particulier les articles de C. Grudler et G. Bischoff dans Langues régionales et français régional en Franche-Comté nord et Jura suisse, --aspects historiques et sociolinguistiques--, Bulletin SBE n° 88, 1997, p.47-62.

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ADTB = Archives départementales du Territoire de Belfort
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