Paroisses et diocèses du Territoire-de-Belfort avant la Révolution
Par LISA
Voir aussi État-civil ancien ; collections conservées (XVIème - XVIIIème siècle)

La fin du Moyen-Age

A la fin du moyen-âge (milieu du XVème siècle), l'actuel territoire du département est partagé en deux parties approximativement égales entre les diocèses de Besançon et de Bâle :

Diocèses et paroisses à la fin du Moyen-Age
(d'après Fiétier, "la Région de Belfort à la fin du Moyen-Age", 1957)

On remarque la grande étendue de certaines paroisses : Chaux, Rougegoutte, Phaffans, Montreux-Jeune, Angeot.
Elles seront fortement démantelées au cours des siècles suivants.

Les limites des deux diocèses étaient certainement très anciennes ; elles seront inchangées jusqu'en 1782.
Cela n'empêche pas les cartes d'époque de commettre des erreurs flagrantes sur la géographie diocésaine :

Carte du nord de l'évêché de Bâle
Par Sanson d'Abbeville, géographe, Paris, 1660
(courtoisie BnF)

En plus (ou malgré) de grossières erreurs topographiques, il est clair que Sanson d'Abbeville place dans le diocèse de Bâle : Belfort, Grandvillars, Morvillars, Bourogne, Trétudans, Danjoutin (au nord de Belfort !) et Châtenois, donc la totalité du T.de B. actuel !
Ce faisant, il confond certainement les limites du diocèse avec celles de la (nouvelle) province d'Alsace. Question subsidiaire : que représente la ligne en pointillés passant par Roppe, Montreux et Chèvremont ?

Avant 1782

Du milieu du XVème siècle à 1782, les modifications de la géographie ecclésiastique concernent uniquement les paroisses (nous n'évoquerons pas ici les doyennés) ; comme on le voit ci-dessous, les paroisses de Chaux, Montreux-Jeune, Angeot, et, dans une moindre mesure, celles de Rougegoutte et de Belfort ont été démantelées :

Diocèses et paroisses en 1782

Mais, depuis plusieurs siècles "l'évêque de Bâle n'est pas maître chez lui" : en effet, le terme "évêché de Bâle" désigne deux entités :

- le diocèse de Bâle, qui s'étend à cette époque sur l'actuel département du Haut-Rhin au nord, la moitié du T.de B. actuel, les parties des cantons actuels de Soleure, Bâle et Argovie situées entre l'Aar et le Rhin (dont beaucoup de secteurs sont en fait devenus protestants), et une partie du Jura Suisse actuel au sud, à l'importante exception de la région de Porrentruy, où se situe le palais de l'évêque,

- la principauté épiscopale de Bâle, qui comprenait le Jura suisse actuel, une partie des cantons de Berne (jusqu'à Bienne) et une petite partie de celui de Bâle-Campagne.

L'échange de 1782

Depuis longtemps, l'évêque de Bâle souhaite trouver un arrangement avec l'archevêque de Besançon ; le 12.1.1782 enfin, la transaction a lieu : l'archevêque de Besançon cède à l'évêque 20 paroisses de la région de Porrentruy contre 29 paroisses représentant en gros l'Alsace francophone, c'est à dire la totalité du T. de B. plus les paroisses de Montreux-Jeune, Montreux-Vieux, Lutran, Chavannes-sur-l'Etang, St-Cosme et Bretten. La carte qui en résulterait serait donc, pour la région qui nous intéresse, totalement monocolore...

Mais cette répartition nouvelle ne durera que quelques années, car la Révolution française substituera aux divisions historiques des divisions calquées sur les départements et les cantons, et créera des paroisses pour la majeure partie des communes.

Néanmoins, pour nos recherches dans les registres paroissiaux d'Ancien Régime, les subdivisions diocésaines et paroissiales des XVIIème et XVIIIème siècles gardent toute leur importance pratique.

Bibliographie :
1. Fiétier, "la Région de Belfort à la fin du Moyen-Age"
2. Fiétier, Colney, "les paroisses du Territoire-de-Belfort"

Cet article est publié par LISA sous la seule responsabilité de son auteur.  
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