
Plusieurs centaines de simples habitants ou bourgeois de Belfort et des villages alentours ont fondé des messes anniversaires, souvent modestes, dans cet obituaire.
Nous avons cherché ici à identifier les figures les plus significatives apparaissant dans cette archive.
Pour cela, nous avons listé les fondateurs de messes anniversaires relevant de 3 catégories sociales dominantes :
- les nobles,
- les ecclésiastiques (en particulier les chanoines),
- les notables laïcs exerçant une autorité "administrative".
Pour dégager ceux qui, en dehors de ces catégories, ont constitué les élites sociale belfortaines à la fin du moyen-âge, nous tentons ensuite une approche économique, par le biais du montant des dotations.
(Figurent en gras le nom des personnes ayant fondé un obit, sur lesquelles nous concentrons notre attention)
Précisons d'abord quelles sont les mentions que nous avons retenues pour l’appartenance d'un individu à cette catégorie sociale :
- une "civilité" comportant la mention de "noble homme", "noble dame" ou "sire", dont les emplois, dans le 1g26/1, sont suffisamment restrictifs.
- un titre seigneurial, de chevalier ou d’écuyer.
Lignée de Montbéliard
Les plus éminents, et de très loin, sont les derniers représentants de la lignée des Montbéliard ayant conservé des biens en haute Alsace :
Jeanne de Montbéliard : fille de Renaud de Chalon, dit de Bourgogne (3), et de Guillemette de Neufchâtel-en-Bourgogne, comtesse de Montbéliard et Belfort. Elle fut la veuve d’Ulrich III, dernier comte de Ferrette (avant les Habsbourg) -lointainement apparenté aux Montbéliard-.
Après son veuvage, elle épousa Rodolphe-Hesso, co-margrave de Bade, puis Guillaume de Katzenelnbogen (ville de Rhénanie-Palatinat). Le rédacteur initial de l’obituaire lui donne ses titres de marquise de Bade et de comtesse de "Cachenellebogne" ; il a aussi la bonne grâce de nous donner la date de décès de la "noble et puissante dame" : la St-Hippolyte, soit le 22 août, 1349 (dans 8, Baradel et Larger, qui n’avaient pas recouru à cette source, indiquent seulement "été 1349"). Elle est surtout la fondatrice de l’église collégiale St-Denis de Belfort, qu’elle a dotée de 12 prébendes (revenus associés aux titres canoniaux).
Cette fondation est évidemment la plus ancienne. Elle n'est accompagnée d'aucune dotation. Celles faites au chapitre en font évidemment fonction.
Marguerite de Bade : fille de Jeanne de Montbéliard et du margrave Rodolphe-Hesso de Bade, elle hérite du titre de margrave (marquise) de son père, avec sa sœur ce-dessous ; dame d’Héricourt et de Florimont, épouse de Frédéric III co-margrave de Bade son cousin issu de germains (1). Elle décède en 1366, selon le rédacteur de l’obit (c’est aussi l’année de son testament, relevée par Trouillat -2-).
Alix Adélaïde de Bade : aussi fille de Jeanne de Montbéliard et de Rodolphe-Hesso de Bade, femme de Walram IV de Thierstein, dame de Belfort avec sa demi-sœur Ursule de Ferrette ; le rédacteur nous indique seulement l’année de son décès, qui est malheureusement effacée : on devine 1370 ou 1369.

Nous ferons occasionnellement une incursion dans le registre 1g26/3, dont les obits concernent essentiellement les XVIème et XVIIème siècles : ici pour mentionner ici le fait qu'il débute par une inscription singulière : une messe canoniale fondée par feue "Catherine de Katzenelnbogen, comtesse de Bourgogne, Montbéliard et Belfort".
Un mystère total entoure ce personnage. On pourrait penser à une fille de Jeanne de Montbéliard et son troisième mari Guillaume de Katzenelnbogen. Or les sources synthétisées par Baradel et Larger indiquent clairement que Jeanne n’a pas eu d’enfants avec Guillaume de Katzenelnbogen, qu’elle a épousé vers l’âge de 50 ans, et qu’elle a partagé ses biens entre ses 4 filles (2 pour chacune de ses 2 premières unions : Jeanne et Ursule / Marguerite et Alix-Adélaïde). D’autre part, la mention de "comtesse de Montbéliard et Belfort" impose une date antérieure au traité de Granges de 1332, où Renaud a séparé les comtés de Montbéliard et Belfort entre ses 2 filles Agnès et Jeanne. Quant à la mention de "comtesse de Bourgogne", elle laisse perplexe : aucun personnage n'a, selon toutes les sources, cumulé ces 3 titres...
Nous avons fini (7) par adopter l'interprétation suivante : le clerc auteur de ce registre, vers 1600 probablement, a confondu deux éminentes dames : Jeanne de Montbéliard, marquise de Katzenelnbogen et dame de Belfort d'une part (~1288 - 1349) et Catherine de Bourgogne (1379 - 1426), sœur du comte-duc de Bourgogne Jean sans Peur, et comtesse de Belfort par son traité de mariage. Une bévue aussi énorme est rare, mais nous rappelle qu'il faut toujours s'interroger sur la fiabilité des sources.
N'oublions pas que ces registres ont été rédigés par synthèse de documents sans doute assez hétéroclites, par des clercs dont la rigueur historique n'était pas le souci principal.
Loin de cette illustre lignée dont les membres ont été les derniers seigneurs souverains "autochtones" de Belfort, nous trouvons des membres de petites familles nobles.
Famille de Roppe
8 la décrit comme une "famille de petite noblesse résidant au château de Roppe et partageant en ganerbinat le fief éponyme avec d'autres familles". Le même ouvrage cite pour le XIVème siècle Guillaume, seigneur de Roppe, et "Jean Henry", châtelain de Belfort, sans parvenir à dégager de liens familiaux entre eux.
Nous avons relevé ici une dizaine de personnages de cette famille :
On trouve l'obit de Hory de Roppe, écuyer (Jean est barré), qui a "des frères" ; il y est mentionné une lettre de Perrin et Othenin de Roppe (les frères ?), concernant l'assignat, de 1372, ce qui permet de localiser ces personnages dans la 2nde moitié du XIVème siècle.
On trouve aussi celui d'Othenin de Roppe, écuyer, et celui de Perrin de Roppe, écuyer, fondé par sa veuve Alix et son fils Lictolz / Luitold de Roppe ; ils donnent une rente d'une livre de cire. Dans cet acte est cité un autre membre de la petite noblesse : Étienne de Saint-Luc, donzel (damoiseau, jeune seigneur).
Figure également l'obit commun d'Hernement de Roppe et Jean Horry de Roppe (probablement différent du susdit Hory), frères, cités par ailleurs plusieurs fois.
Dans d'autres obits, il sont dits "écuyers" (cf. ici et là). Pour compliquer les choses, dans l'acte suivant leur obit commun, qui est une augmentation de dotation, (un) Jean Horry de Roppe est désigné comme fils d'Hernement...
Hernement et Jean Horry, décidément inséparables, sont aussi exécuteurs du testament de Vauthier de Bavans, chevalier, du 21 juillet 1427 (15).
Ce Jean Horry / Jean Ulrich de Roppe pourrait être celui que Stouff (4) cite comme châtelain de Belfort après 1423 (c'est le personnage appelé par erreur Jean Henry plus haut).
Nous trouvons également l'obit de Vuillaume de Roppe, écuyer, associé à un certain Jean dit le Porcellat (ou le Percellat), aussi écuyer.
On rencontre encore deux autres membres de cette famille :
Esibel (Isabelle) de Roppe, peut-être sœur d'Hernement, avec qui elle est citée plusieurs fois comme partageant des dîmes : elle est dite "dame" ou "damoiselle" (pas d'obit).
Enfin un "gentiley" de Roppe, dont on a l'obit. Quel est le sens de ce terme ? On pourrait penser à un jeune noble, "petit sire", "gentilhomme"...
Les nombreux membres de cette famille, suite sans doute au ganerbinat, ont eu des biens et probablement joué des rôles trop modestes pour laisser des traces dans l'histoire qui permettraient une généalogie fiable.
Notons enfin qu'il existe par ailleurs une famille bourgeoise de Belfort, portant le nom "de Roppe" (Jean de Roppe, dans la liste des bourgeois de Belfort avant 1422), que rien ne permet de relier à la précédente.
Autres personnages de petite noblesse
Girard Malclerc, écuyer, qui donne 8 sols de rente pour son anniversaire ; d’autres individus de la même famille sont cités : Vuillemin, souvent associé à Girard, et Huguenin. Seul Girard est désigné comme écuyer, mais le point le plus intéressant est que cette famille est plusieurs fois mentionnée comme fondatrice de la chapelle Notre-Dame de Brasse (ce que Colney [10] n'indique pas).
Pour l’anniversaire d’Huguenin, le scribe signale que la fondation est vacante car, s’agissant des assignats, "l’on ne les sait trouver de longtemps".
Cette famille n’apparaît que dans l’obituaire (du moins De Villèle ne l’a pas détectée dans d’autres sources antérieures à 1500) ; on ne la trouve pas non plus dans les comptes de Catherine de Bourgogne (1415) ; il est donc probable que ces personnages aient vécu à une époque très ancienne.
Jeannette de la Roche, fille de Messire Odat, seigneur de la Roche, chevalier, est associée à la fondation faite par un certain Jean Varnier, fils bâtard (norry) de noble homme Perrin de Voujacort / Voujeaucourt ; cette bâtardise nous fait émettre l’hypothèse que Jeannette pourrait être également une enfant illégitime.
La famille de la Roche (La Roche sur l’Ognon, 25640 Rigney) est détaillée par J.-G. Guillaume (5) ; en particulier, Odat, fils de Jean, mari d’Isabelle de Dampierre-sur-Salon, au début du XIVème siècle. Sa probable fille, Isabelle, dame de Marchaux, est femme de Dominique de Salins, chevalier, qui enregistre un testament en 1338 (15).
Gulfre (12), écuyer, qui fonde un obit pour lui, sa femme Jeannette de Trétudans, fille de Jean, et ses ancêtres. Ce Gulfre est certainement un soldat, comme ses ascendants, car il fonde cet anniversaire pour "le remède de (leurs) armes".
La petite famille noble de Voujeaucourt était possessionnée à Essert.
Othe de Voujeaucourt, doyen de l'église collégiale de Montbéliard. D'après son testament de 1367 (15), il est le frère du suivant (Vuillemin) qu'il fait son héritier. en 1357, il est exécuteur testamentaire de Jacques de Longevelle, autre seigneur d'Essert.
Vuillemin de Voujeaucourt (de Voujacort), écuyer, qui donne un bichat de blé de rente annuelle sur les dîmes d’Oye. Un Vuillemin de Voujeaucourt, écuyer, fils de Pierre, est mentionné pour le XIVème siècle par Jean-Marie Thiébaud (9). Vuillemin est également exécuteur du testament d'Alix de Bavilliers en 1353 (15). Ces deux personnages ont donc vécu au milieu du XIVème siècle.
En 1400, un Perrin de Voujeaucourt, seigneur en partie d'Essert, enregistre son testament.
Jaicquat de Vétrigne (de Ventrengnez), écuyer, et sa sœur damoiselle Audate de Vétrigne ; c'est elle qui constitue les deux fondations, et donne la concernant une part de ses dîmes à Petit-Croix, plus un pré.
Girard Lambelin ; cas particulier, car rien dans l'obit ne permet de le classer dans la noblesse ; par contre, on trouve dans les testaments de l'officialité de Besançon (15), celui de Girard Lambelin, de Belfort, damoiseau, en 1407. Son obit est pourvu d'une rente importante (20 sols).
Annelin Valdener, fille de feu Vuillaume Valdener, écuyer ; son testament a été reçu en 1415 ; elle constitue aussi une rente obituaire de 20 sols.
À présent un cas à part, et aussi un peu mystérieux : Jean de Collour.
D’abord pour son identité et … unicité.
En effet, dans les comptes de Catherine de Bourgogne de 1415 (AD21 B503), il est cité à plusieurs reprises, sous le nom de Jean de Couleur, comme "châtelain du Rosemont". Dans l’obituaire, il apparaît 4 fois comme écuyer, et, dans un cas, comme fondateur de l’anniversaire de son père Petremand de Collour, lui-même écuyer. On trouve juste après l'obit de la femme de Pétremand, Marguerite.
Un autre acte cependant vient jeter le trouble : l’obit d’un "Jehan de Collour, clerc, frère de (ladite) Katherine", fille de Jean Ruedol.
Il s’agit vraisemblablement d’un homonyme, qui aurait pu prendre le nom de l’écuyer, comme un serviteur prenait parfois celui de son maître.
De Villèle (6) semble avaliser cette interprétation, en citant séparément l’écuyer (dans son addenda, en s’appuyant seulement sur Stouff [4]), et le clerc dans sa liste principale ; il indique que ce dernier est un fils de Jean Ruedol, sans le lister toutefois parmi les enfants de celui-ci (il pourrait aussi s’agir du fils d’un autre conjoint de la mère de Catherine "Ruedol").
Revenons à l’écuyer Jean de Collour.
Stouff (4, p. 163) estime qu’il est "welche" (de langue française) et correspond au vassal Hans de Luttersdorf de la liste des fiefs de Ferrette. Il indique aussi qu'il a conservé son titre de châtelain après la reprise en main du comté par Frédéric de Habsbourg (1423, traité de Bâle) (11).
D’autres représentants de la noblesse apparaissent dans ces obits, mais pas comme fondateurs ou bénéficiaires de messes anniversaires :
- Monsr. de Neufchâtel (mention très imprécise), cité comme marqueur cadastral,
- Henry d'Airol, idem,
- Rodolphe de Vescenberg / de Wessemberg (seigneur de Rougemont), débiteur de plusieurs fondations (dont celle de Marguerite de Bade), et sa femme dame Ésibel,
- Girard de Mathay, écuyer, titulaire d’une part des dîmes de Danjoutin au moment de la rédaction initiale du 1g26/1 (ignoré par Colney).
Le personnel ecclésiastique tient évidemment une place de premier plan dans ces registres : ceux-ci sont rédigés à l'initiative, sinon de la main des chanoines, qui sont administrateurs et principaux bénéficiaires de ces fondations, même si la rétribution issue de chaque fondation va en principe à l'officiant de la messe anniversaire.
Nous avons relevé principalement ceux qui ont fondé un anniversaire. Mais d'autres personnages, principalement des chanoines, jouent un rôle important dans ce registres : ceux qui, ayant tenu un compte du chapitre (qui ne nous sont pas parvenus), ont servi de sources documentaires et de références principales aux auteurs du registre. Pour cela, nous avons dressé ensuite un tableau des comptes cités dans le registre.
Ecclésiastiques ayant fondé un anniversaire
On a dénombré dans le 1g26-1 28 chanoines fondant un obit ; les voici, selon un ordre chronologique approximatif, basé principalement sur les dates [entre crochets] fournies par Colney (10) ; le lien conduit à l'acte :
- Berthold de Masevaux ; possédait une maison près de la porte de la halle, en ruine à l'époque de la rédaction du registre ; cité comme l'un des 12 premiers chanoines dans la charte de 1342 : Berthodum de Vallemassonis, cappellanos praefatae Nobilis Dominae (chapelain de noble dame Jeanne de Montbéliard),
- Othe de Voujeaucourt, doyen de Montbéliard ; voir ci-dessus la maison de petite noblesse de Voujeaucourt, aussi l'un des 12 premiers chanoines dans la charte de 1342 : Othonem de Vaniacuria jurisperitos,
- Girard Thorel ; curé de Danjoutin, peut-être (18) aussi l'un des 12 premiers chanoines dans la charte de 1342 : Gerardum de Dampjustin,
- Thiébaud de Saint-Ursanne : fondation datée de 1360 ; possède une maison près de l'église,
- Vuillaume [1349-1381] ; curé de Bermont,
- Jean Voillart : fondation datée de 1369,
- Girard Pygnat [1365-1409] ; curé de Chaux (10) ; une maison à Belfort,
- Rolz le Roige : sans doute largement antérieure à 1435, année où les héritiers du tenancier de sa maison (rue des Faivres) remboursent l'assignat de la rente,
- Pierre de Vézelois ; a pour norrie (fille illégitime) Alix, femme d'Henry Chappart, relevé par De Villèle (6) entre 1432 et 1450,
- Girard Jaiquat, als. Rossel [1397-1422] ; fils de Jaiquat Rossel, frère de Vuillemin Prevost, et oncle de messire Jean Rossel, son héritier ; une fille illégitime : Isabelle,
- Pierre de Chairiel [1382-1429] : lettre de la donation rédigée par Pierre Dudin, en 1410,
- Hugues Coillat [1412-1439] ; a une fille illégitime : Jeannette ; cité dans le BB1 comme ancien tenancier d'un maix à Menoncourt dans une déclaration de 1437,
- Vuillaume de Danjoutin [1422] ; fils de Thierry de France, habitant Danjoutin,
- Jean Symonin [1422] ; a pour sœur Marguerite ; possède une maison en la rue du Puits Regnalt Moirsey,
- Jean Coquart [1422-1448] ; a pour sœur Sebelate ; possède une maison à Belfort,
- Simon ; occurrence unique, non relevé par Colney ou De Villèle ; sans doute bien avant 1450, date à laquelle le second tenancier de son assignat est inscrit,
- Aimé ; curé de Bavilliers (ne pas confondre avec Aimé de Banvillars) ; il a pour mère Mathiate la Douce ; apparaît dans le compte de Catherine de Bourgogne de 1415, comme possédant une maison près de la rue devant l'église [Colney donne pour lui l'année 1431],
- Jean Henry Marcoulz [1434] ; fils d'Henryat Marcoulz, frère de messire Vuillaume Henryat Marcoulz (qui n'est pas chanoine) et de Jeannette "la Pequegnatte" ; a pour fils illégitime Perrenot du Conduit (obit),
- Perrin Coillat ; dans l'obit, les héritiers d'un tenancier de la rente en sont débiteurs d'après un écrit de 1438,
- Jacques Doyere ; curé de Danjoutin ; occurrence unique et pas de date précise pour cet ecclésiastique que Colney ne cite que comme curé de Danjoutin (Jacques Doyeure), sans préciser d'année,
Hugues Bryat ; fils de Jean Bryat et de Jeanne ; personnage important à Belfort dans les années 1420-1450 ; d'abord chapelain et receveur de Catherine de Bourgogne, il reste conseiller des ducs Habsbourg, jouant souvent un rôle diplomatique entre les archiducs et diverses parties, dont le roi de France, et agissant au bénéfice de la ville et du chapitre (8) ; possesseur d'un grand nombre de pièces de terre ; a un fils illégitime, Jean De La Motte ; ce n'est sans doute pas par hasard si a lettrine "O" de son obit est l'une des plus ornementée :- Pierre de Foussemagne ; fils d'Henry de Foussemagne et de Jeannette, fille d'Huguenin de Danjoutin ; a pour frère Henry de Foussemagne, bourgeois de Belfort et maître du commun en 1442 (mais, contrairement à ce qu'indique De Villèle, rien ne permet d'affirmer qu'il soit le frère d'Henry, curé de Foussemagne, cité en 1488 dans AMB CC2bis), et pour filles illégitimes Henryate et Hugate ; tient des comptes pour le chapitre de 1441 à 1458 ; possesseur d'un grand nombre de pièces de terre, et d'une maison au dessus de la halle,
- Henry Peppol [1434-1457] ; fils de Jean Peppol ; tient des comptes pour le chapitre de 1438 à 1443 ; possède une maison devant la halle,
- Jean de Montron ; curé de Vézelois ; un tenancier de l'assignat en 1457, qui est aussi l'année citée par Colney,
- Aimé de Banvillars ; tient des comptes pour le chapitre de 1452 à 1462 ; chapelain de Notre-Dame et de Saint-Nicolas (mais pas curé de Banvillars),
- Hugues Dudin [1458] ; fils d'Henry Dudin ; a pour sœur Maibille, et pour héritier son frère ou neveu Jean Petit, fils d'Henry Dudin ; famille originaire de Buc, dont Pierre Dudin, chanoine, tenancier de nombreux comptes du chapitre et tabellion de la ville, à la génération précédente (ci-dessous),
- Jean Thomas [1451-1479] ; a tenu un compte en 1452,
- Jean d'Angeot ; a tenu un compte en 1488, et son obit fait mention d'un versement en 1492.
On relève aussi un certain nombre de curés, de Belfort ou des villages alentour, qui ne sont pas chanoines, avec aussi [entre crochets] les dates fournies par Colney (10) :
- Richard de Courchaton, curé de Belfort, meurt vers 1359, année où il enregistre son testament à l'officialité de Besançon (15)
- Vuillaume de Bavilliers, prévôt de l'église de Belfort ; des dates précises le concernent : l'acquisition d'une maison en 1366, et la rédaction d'une douzaine d'écrits, de 1349 à 1374 ; 1381 : il enregistre son testament à l'officialité de Besançon (15) ; a 4 enfants illégitimes : Girard, Jean, Jeannette et Catherine, pour lesquels il fonde un obit,
- Richard de Bavilliers, aussi prévôt de l'église de Belfort ; pas de date le concernant (De Villèle donne 1427, d'après une citation dans un obit, mais cette date ne nous paraît pas fiable),
- Pierre Jolyverlet, curé de Buc, [s. d.],
- Jean Demoingel, curé de Belfort ; probablement identifiable à Jean Dominique, vicaire perpétuel de Belfort, qui enregistre en 1401 son testament à l'officialité de Besançon (15),
- Jean du Chastel, curé de Belfort, donation référencée en 1407, propriétaire d'une maison voisine de celle d'Aimé curé de Bavilliers en 1415, dans le compte de Catherine de Bourgogne,
- Girard, curé de Montbéliard v.1427,
- Vuillaume Estroitat, curé de Danjoutin v.1427, référencé en 1425 par De Villèle, probablement identifiable au "Messire Guillaume Estroitat", tenancier de deux maisons dans le compte de Catherine de Bourgogne [1427 curé à Bermont],
- Pierre de Porrentruy, curé de Rougegoutte av. 1434 d'après l'obit,
- Guy de Dorans, curé de Bermont v.1432 [+1432],
- Henry, curé de Buc, av. 1447 ; a pour frère Vuillemin,
- Jacques Odotte, curé de Belfort v.1443 [1422-1443],
- Hugues des Moncelz, curé de Châlonvillars v.1446 (année de reconnaissance de la dette du versement),
- Gullaume Cuichiron, curé de Rougegoutte v.1457 (année de reconnaissance de la dette du versement) [1457].
Comptes cités dans le registre 1g26-1
Il s'agit de comptes mentionnés dans les obits pour enregistrer les versements au chapitre ou les obligations associées aux assignats. Ils sont tenus ordinairement par des chanoines. On a ajouté les comptes tenus par des clers (points gris •), qui jouent le même rôle.
| chanoines ou notaires | 1413 | 1436 | 1438 | 1439 | 1440 | 1441 | 1442 | 1443 | 1444 | 1450 | 1451 | 1452 | 1453 | 1455 | 1458 | 1459 | 1460 | 1461 | 1462 | 1463 | 1464 | 1465 | 1466 | 1469 | 1470 | 1471 | 1472 | 1473 | 1474 | 1475 | 1477 | 1479 | 1480 | 1481 | 1482 | 1485 | 1486 | 1487 | 1488 | 1489 | 1490 | 1491 | 1492 | 1493 | 1494 | 1495 | 1496 | 1497 | 1498 | 1499 | 1500 | 1501 | 1502 | 1503 |
| Pierre Dudin | • | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
| André Lamy | • | • | • | • | • | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
| Henry Peppol | • | • | • | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
| Jean Tabellion | • | • | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
| Pierre de Foussemagne | • | • | • | • | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
| Vuillemat Menegolz | • | • | • | • | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
| Jean Noirat | • | • | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
| Jean Thomas |
• | • | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
| Aimé de Banvillars | • | • | • | • | • | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
| Jean Comier | • | • | • | • | • | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
| Renaud d'Urcerey | • | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
| Guillaume Amiat | • | • | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
| Jean Horry de Froideval | • | • | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
| Jean Colin | • | • | • | • | • | • | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
| Hugues Cherduillat | • | • | • | • | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
| Girard de Denney | • | • | • | • | • | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
| Claude de Saint-Huant | • | • | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
| Jean Rossel | • | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
| Jean de Denney | • | • | • | • | • | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
| Jean Chappuis | • | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
| Huguenin Chevillet | • | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
| Girard Noirat | • | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
| Girard de Leupe | • | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
| Claude de Botans | • | • | • | • | • | • | • | • | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
| Guillame Cherdoillot | • | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
| Girard Chardoillat | • | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
| Jean Bernard als. Regnaudat | • | • | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
| Henry Maistrot | • | • | • | • | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
| Nicolas d'Angeot | • | • | • | • | • | • | • | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
| Jean d'Angeot | • | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
| Guillaume Aimé de St-Huant | • | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
| Léonard Finglin (Fingerlin) | • | • | • | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
| Pierre Bichin | • | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
| Pierre Berthin | • | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
| Gaspard Ysler | • | • | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
| Jean François | • | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
| Jacques Perrin | • | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
| 1413 | 1436 | 1438 | 1439 | 1440 | 1441 | 1442 | 1443 | 1444 | 1450 | 1451 | 1452 | 1453 | 1455 | 1458 | 1459 | 1460 | 1461 | 1462 | 1463 | 1464 | 1465 | 1466 | 1469 | 1470 | 1471 | 1472 | 1473 | 1474 | 1475 | 1477 | 1479 | 1480 | 1481 | 1482 | 1485 | 1486 | 1487 | 1488 | 1489 | 1490 | 1491 | 1492 | 1493 | 1494 | 1495 | 1496 | 1497 | 1498 | 1499 | 1500 | 1501 | 1502 | 1503 |
En gras sont marqués les chanoines ayant fondé un obit ; on constate ainsi que ceux qui ne l'ont pas fait (ou dont la fondation n'a pas été retrouvée) sont majoritaires.
Quelques autres encore, ne figurant dans aucune de ces listes, sont cités à divers titres ; d'autres enfin sont cités par Colney (10), mais n'apparaissent pas dans ce registre.
Les laïcs non nobles ayant exercé des fonctions officielles à Belfort, et mentionnés comme tels dans le registre 1g26 1, sont peu nombreux :
- Huguenin dit Maistre, prévôt de la ville ; aucune date ne peut être avancée (un Huguenin dit le Maistre fonde un un obit mentionnant son décès en 1378, mais c'est probablement un homonyme, même si le 3ème de cette liste montre qu'un même individu peut fonder plusieurs obits...) ; a eu 3 femmes qu'il associe à sa fondation : Jeannette, Alix et Vuillemette,
- Jean Guillaume de Chaux, prévôt de la ville (1423-1452 d'après De Villèle) ; a pour fille Beliat, femme de Guillaume Prevostat (décédé en 1466), frère de Pierre Prevost, chanoine ; apparaît à de nombreuses reprises dans les obits,
- Jean Follequert, de Soppe, châtelain de Belfort ; il est quasi certain que ce même personnage a fondé un second obit.
Il s'agit d'un personnage qu'on trouve cité plusieurs fois par Stouff : Hans Volker. Dans 4, il rétablit l'orthographe de son nom, mais dans 13, il reprend celle figurant dans les comptes conservés à la chambre de Dijon : Jean Foulquet (14). En 1425, comme le prouve cette source, Volcker est ancien châtelain de Thann.
Dans 4, Stouff indique aussi que "dés son arrivée en Alsace, Catherine [de Bourgogne] emprunte 1500 florins à Jean Volker de Soutzbach et lui remet en nantissement le banvin de Masevaux, et les villages d'Angeot, Larivière, Vauthièrement, Novillard et Saint-Côme". On peut admettre que Volker, qui était un homme des Habsbourg, a terminé sa carrière à Belfort comme châtelain pour son seigneur. L'obit précise qu'il a pour femme dlle Suzanne de Sarral, et pour fille Dorothée, qui sont associées à sa fondation.
Un autre prévôt de la ville apparaît au détour d'un obit : Vuillaume Belhoste, prévôt "de Monsieur" (de Morimont) en 1485.
On ne peut clore ce paragraphe sans citer une personnalité marquante de la ville au milieu du XVème siècle, et qui a déjà fait l'objet d'un article à cause d'une fondation importante : Jean Tabellion. Il ne fonde pas (en plus) de messe anniversaire, mais son nom apparaît à de nombreuses reprises, comme source de billet et teneur de compte, et comme vendeur au chapitre d'une "petite maison derrière sa grande maison", pour 60 florins d'or.
Avec le précédent (qu'il a précédé chronologiquement), il a en commun d'être un homme important et fortuné, et d'avoir fondé une chapelle dans l'église de Belfort.
Il est tentant de comparer les montants des rentes des fondations, en faisant l'hypothèse qu'ils sont en relation avec l'importance sociale des bénéficiaires (on vient de rappeler que deux des plus grandes fortunes de la place ont ainsi fondé une chapelle).
Ces fondations de messes anniversaires ne semblent pas encore tarifées, et la nature et le nombre des messes ne sont pas mentionnées (16). Dans ce contexte, on relève que la dotation, pour une personne seule, est de 1 sol (12 deniers), pour un principal de 20 sols (une livre), en norme basse. Peu sont inférieures.
Ci dessous, nous avons relevé la liste des fondations supérieures ou égales à 6 sols de rente (on ne tient pas compte des rentes dévaluées ni vacantes) :
E : ecclésiastiques ; N : noble
| rente | |||
| Vuillemette, fille de Berbier | 6 sols | ||
| Girard le Taichet | 6 sols | ||
| E | messire Berthold de Masevaux | 6 sols | |
| E | messire Guillaume Cuichiron | 6 sols | |
| E | messire Pierre de Chairiel | 6 sols | |
| N | Petremand de Collour, écuyer | 6 sols | |
| E | messire Jean d'Héricourt | 6 sols | |
| E | messire Vuillaume de Danjoutin | 6 sols | |
| Clémençon, femme de Fyon | 6 sols | ||
| E | messire Gui de Dorans, curé de Bermont | 6 sosl (ppal de 6 livres) | |
| Marguerite Symonin, sœur de messire Jean, et son mari André Lamy | 6 sols pour chacun | ||
| E | messire Jean du Chastel | 6 sols 8 deniers | |
| Vuillemin Voullat et Sebille sa femme | 13 sols pour les deux | ||
| Huguenin le Maistre | 6 sols + 2 gélines | ||
| Jean Follequert / Volker | 6 sols + 1 sol (2 fondations) | ||
| Perretenat femme de Vuillemat le Maire | 7 sols | ||
| Bourquin Voillert | 7 sols | ||
| E | messire Henry Peppol | 7 sols | |
| E | messire Jean Chevillet | 8 sols | |
| Vuillemenat de Damjoutin | 8 sols | ||
| E | messire Othe de Voujeaucourt | 8 sols | |
| Collin d'Argiésans | 8 sols | ||
| E | messire Aimé de Banvillars | 8 sols | |
| E | messire Richard de Courchaton | 8 sols | |
| Marguerite de Valoingnez | 8 sols | ||
| E | Berthold de Masevaux | 8 sols | |
| E | messire Horry de Fray | 8 sols (ppal de 8 livres) | |
| N | Hernement de Roppe | 9 sols (après augmentation) | |
| E | messire Thiébaud de Saint-Ursanne | 10 sols | |
| E | messire Simon | 10 sols | |
| Mestellon, femme de Jean Foyfault | 10 sols | ||
| Roulin Lambelin | 10 sols | ||
| Me Cuene le Berbier | 10 sols | ||
| Beatrix la Camuse | 10 sols | ||
| E | messire Hugues Coillat | 10 sols (ppal de 10 livres) | |
| E | messire Jean d'Angeot | 10 sols (ppal de 10 livres) | |
| E | messire Richard de Bavilliers, prévôt de l'église | 10 sols (ppal de 10 livres) | |
| Jeannette, femme d'Estroitat | 15 sols (après augmentation) | ||
| ? | dame Poince de Belfort | 4 quartes de blé (évaluée à 3 sols l'une à la fin du XVème siècle) + 3 sols, soit 15 sols | |
| N | dlle Audate de Vétrigne | 14 sols + divers dons, basés sur des dîmes | |
| N | Jean le Porcellat, écuyer | 9 sols 6 deniers (après augmentation) + 2 livres de cire, est. à 5 sols l'une, soit 19 sols 6 d. | |
| N | Vuillemin de Voujeaucourt, écuyer | 1 bichat de blé, estimé par 6 à 1 livre estévenante | |
| N | Annelin, fille de Vuillaume Valdener, écuyer | 20 sols | |
| N | Girard Lambelin (en 1407) | 20 sols | |
| E | messire Jean Symonin | 21 sols, résultant de 3 donations | |
| N | dame Marguerite de Bade | 25 sols (après augmentation) | |
| E | messire Hugues Bryat | 30 sols | |
| E | messire Jean Voillart | 90 sols (après augmentation) |
Cette liste est probablement incomplète du fait que le registre a perdu un grand nombre de feuillet, au début 23 si on se fie à la numérotation "ancienne", et un nombre indéterminé à la fin ; cette seconde amputation peut avoir un impact sur la recherche des grosses dotations, car deux actes au moins (monsr. Girard Thorel et messire Vuillaume Musquet) renvoient à des "gros anniversaires" ; on espèrait donc quelque chose de ce type en fin de registre, mais ils ont manifestement été perdus.
Cette liste montre clairement que les ecclésiastiques, ainsi que certains nobles, sont très bien représentés parmi ces "généreux" donateurs, ce qui n'est pas surprenant (des doutes sur la condition de Poince de Belfort : sa civilité, et le fait qu'elle établit une rente sur ce qui ressemble à une dîme, pourraient indiquer une situation noble, ou approchante).
À leur côté, quelques rares laïcs roturiers, plutôt des femmes, comme cette Jeannette, femme Estroitat. Pour elle entre autres, on pourrait réellement parler de bourgeoisie aisée.
La société locale, telle qu'elle transparaît dans ce registre, semble encore chapeautée par les anciennes classes dominantes : la noblesse et l'église.
La bourgeoisie locale ne paraît pas avoir encore pris son véritable essor, malgré la franchise de 1307 qui consacre son existence.
La recherche des prémices des lignées bourgeoises belfortaines au XVème siècle est compliquée par l'instabilité des patronymes et le creux documentaire de la période 1580-1650, même si des noms connus apparaissent déjà (Noblat, Estroitat, Chardoillet, Bourquenat, Brisejon, Coillat, Freriat, Henrissat, Lamère, Peppol, Siney, Serray, Viron, ainsi que d'autres, moins typiques).
Cette archive, l'une des rares pour la région de Belfort à empiéter sur le moyen-âge, mérite certainement d'autres explorations. Nous sommes heureux d'avoir contribué à sa diffusion et à sa mise en valeur.
Le chastel de Rosemont est en très pouvre & petit estat
& a esté ars & brulez n'a pas long temps, toutes voyes
l'en a reffait le toit de la saule [salle ?] qui n'est pas encoires
acomplie de couverture, & est ja le marrien (avoult ?) empirié
& en avanture de cheoir à terre ; touz les murs de la dite
saule sont pourriz & gattez, qui y a esté ; et sont en plusieurs
lieux desroichiez ; et n'y a aucune chouse qui vaille ; et est
à l'avanture de bientost cheoir et venir à terre ; et qui
la vouldroit remettre en estat y semble qui faudroit commencer
à mettre à terre, & le faire tout à nuef, car reparacion (mouves ?)
n'y pourroient gare aidier ne profiter pour les murs qui
sont ainsint gaitez du feul comme dit est ; et n'a audit
chastel aucun bien meuble qui soit à mondit sr. ne à
ma dite dame, comme dit Jehan de Colour, chastellain à present
dudit chastel, et aussy y a peul d'autre biens et est
ung très pouvre lieu de toutes chouses.
Ce compte porte sur l'aide faite à Catherine de Bourgogne par l'Alsace, et sur le produit de la monnaie de Thann.
Les 11 chanoines cités par ce texte sont :
- Jean, fils de maître Gratteri venerabiles et discretos viros magistrum pontium de Belloforti,
- Othon de Vaniacuria jurisperitos,
- Hugues fils de Jean Lambin, de Belfort, clercs,
- messire Richard, de Belfort,
- messire Jean, de Phaffans,
- messire Gerard, de Damjoutin,
- messire Jean de Vézelois, ecclesiarum parochialium bisuntina et basileensis diocesum rectores,
- Hugues de Chénebier,
- Berthold de Masevaux, chapelains de la noble dame,
- Jean, fils de feu maître Wilhelm,
- Simon, fils de feu Rachoüat de Belfort, prêtres.