L'onomastique nous apprend que les noms de famille se sont formés à partir du XIIème siècle et se sont stabilisés au cours du XVIème siècle. Nous observons à des dates ultérieures de légères transformations, entre autre dans notre région les francisations de noms d'origine germanique. Mais il est rare de découvrir à travers les documents d'archives des changements importants. Un cas assez curieux nous est apparu, concernant les mêmes patronymes, d'abord en 1580 (tabéllionné général du comté de Belfort) pour une famille d'Essert, puis, plus curieusement puisque plus tardivement, près de 200 ans plus tard, pour une famille de Reppe. Petit / Piquignat maire d'Essert Dans ces archives parmi les plus anciennes conservées aux Archives Départementales de Belfort (2e1 12) on trouve cité le maire seigneurial d'Essert dans deux actes successifs. Dans le premier, il fait office de témoins (pour une vente de cense) ... Claudot Petit mayre Dessars [d'Essert] tesmoings Juste en dessous, le revoici, cette
fois comme preneur d'une gagère (pièce de terre mise en gage)
... Claudot Petit Piquignot mayre de Dessars ... Il y a eu manifestement
hésitation sur le patronyme du maire, mais on opte
finalement pour Piquignot.
A noter qu'à cette même époque, un autre Petit, d'une famille différente peut-être, est maire à Buc. La famille Péquignat de Reppe La famille PÉQUIGNAT apparaît sous ce nom dans les RP d'Angeot dès 1655. Elle a pour ancêtre commun Jacques PÉQUIGNAT (1655-1727) époux d'Anne Marie SCHEFFER - ou CHAIFFRE - (~1670-1740). Jacques était le fils de Nicolas (décédé en 1693) et de Françoise COLLERÉ. Cette famille apparaît avec le nom de PÉQUIGNAT dans les RP d'Angeot de 1655 à 1764. Cependant en 1752, dans l'acte de mariage de Marie BERMON avec son frère Jacques, Thomas PÉQUIGNAT, témoin mentionné dans l'acte signe sous le nom de Thomas PETIT.
La paroisse de Reppe devient autonome à partir de 1760 et dès 1764 on note l'absence totale du nom PÉQUIGNAT. En effet, assez étrangement, tous les porteurs de ce noms recensés dans les RP d'Angeot apparaissent sous le nom de PETIT dans les RP de Reppe, mise à part en 1761 où la forme du nom est PETINIAT. PETIGNAT est une forme dérivée assez fréquente (RP Angeot, Phaffans, Novillard, Châtenois, Faverois, Montreux-Jeune) qui alterne assez souvent dans les registres paroissiaux avec la forme normale PEQUIGNAT.
En 1773, Louis HEYDET de Felon épouse à Reppe Marie Catherine PETIT. Bizarrement, l'enregistrement de leur premier enfant sur les RP de Felon donne pour parents Louis HEYDET et Marie Catherine PEQUIGNOT :
Puis tout "revient dans l'ordre" pour les baptêmes des
enfants suivants où la mère est nommée PETIT
De même en 1754, Jean Joseph PECQUIGNOT de Reppe
épouse à Montreux-Jeune Marie Anne GIRARDAT. Ce couple sera connu
ensuite sous les noms de Joseph PETIT et Marie Anne GIRARDAT (ou
GIRARDÉ) à Reppe.
Restera un jour à découvrir pourquoi les PÉQUIGNAT de
Reppe se sont fait appeler PETIT.
Un peu d'antroponymie Jean TOSTI, sur son site,
pour PEQUEGNOT : "Diminutif de pequin (= chétif en occitan et sans
doute dans d'autres parlers), c'est un surnom donné à un homme
petit. Le nom est surtout porté dans la Haute-Saône et le Doubs,
et plus généralement en Franche-Comté, tout comme les formes
voisines Péquignat, Péquignet, Péquigney, Péquignot."
Il semble donc que ces familles ont hésité entre deux
patronymes, l'un dérivant du patois local, et l'autre conforme au
français "national", pour un sens identique. |
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